ARGENTINE - SUR LES TRACES DU DAKAR - Parque Ischigualasto et Parque Talampaya

Vendredi, la Rioja – Parque Ischigualasto et Parque Talampaya
Debout à 6h, je roule un peu de nuit avant que le soleil m’offre son spectacle de l’aube et de sa lumière qui joue avec les nuages. La route, toute droite, est rougie par l’astre céleste, je suis seule, j’écoute Emma Shaplin qui chante Carmine Meo et c’est magique ! Quand j’ouvre la portière pour prendre des photos, je suis assaillie par le parfum des herbes et par le froid… La journée, les températures monte à plus de 20°C mais dès que le soleil se couche… je sors le cachemire, la nuit, nous ne sommes pas loin de zéro ! Le Parque Ischigualasto est plus connu sous le nom de Val de la Luna et l’on circule avec son véhicule mais en convoi, accompagné d’un guide. Le temps, le vent et l’eau ont travaillé la roche friable et, comme en Cappadoce, laissé des monuments naturels bien étranges. Le Parc Talampaya, situé à environ 80 km de l’autre, ressemble plus au canyon du Che, dans le Colorado. Les deux parcs datent de l’ère Triasique, du temps des Dinosaures… et sont classés patrimoine de l’humanité. Ici, la roche est rouge et les parois du canyon sont impressionnantes. Dans une cheminée, l’écho qui se répète quatre fois est incroyable de pureté. Ici, les guanacos (plus fin que le lama) et les nyandus (sortes d’autruches) vivent en paix. Dans le Parc Talampaya, la visite est aussi guidée, en minibus… Quand elle se termine, il est 17h, je ne prends pas le risque de partir pour Chilecito et de faire la route de montagne de nuit tout en perdant le panorama. Oscar, le guide, m’accompagne au village suivant, Pagancillo, et je loue une cabane (deux chambres, salle de bain et cuisine, eau chaude et propre) pour… 6 euros ! J’ouvre la porte et la fenêtre de la cuisine-salle à manger qui donne sur la rue en terre (il y en a deux et celle-ci est perpendiculaire à la chapelle. Le chien du voisin me fait la fête et s’installe, je regarde mes photos sur l’ordinateur et j’écoute les Ave Maria de Kiri Te Kanawa… Je suis dans un autre monde mais il est temps d’aller dîner en ville… Je ris… Il y a un restaurant, je passe trois fois devant avant de remarquer la pancarte et le filet de lumière qui passe entre les battants de porte. J’entre. Il y a quatre tables avec nappes au milieu d’un bric à brac innommable. Sur les murs sont peints en ocre rouge-brun, il y a des dessins d’enfant, des clefs, des outils, des queues de renards, des pierres sur une étagère… dans un coin un bois de cactus sur lequel sont suspendus trois chapeaux, un congélateur, des bacs de bières Quilmes et la musique latina à fond. J’interpelle une femme portant un bébé dans les bras, elle appelle son mari qui sort de la cuisine avec une toque de cuisinier sur la tête, c’est Carlos et il propose de la pizza… Suis maudite, je ne voulais plus manger de blé et voilà que deux soirs de suite, je n’ai le choix qu’entre rien et une pizza… Va pour la pizza mais alors avec une demi bouteille de rouge ! Et bien, elle est bonne la pizza, bien que les rondelles de cœurs de palmiers surmontées de sauce cocktail ait été un peu superflues, je vous l’accorde… Jasmine, la petite de six ans, me fait un récital et une danse puis son père vient me tenir compagnie et me donner les bons tuyaux de la région. Les gens du Nord de l’Argentine sont relativement pauvre mais quelle gentillesse et quelle hospitalité… Comme partout dans le monde, là où les gens sont dans le besoin… Il n’y a que chez nous, les gras et les nantis, que l’on se permet de ne pas être sympathique et accueillant…