mardi 29 décembre 2015

LES CARNETS DE JEANINE ou les péréginations de la Pachamama durant le Dakar 2016 !

Santiago-Buenos Aires, les 27 et 28 décembre 2015

Quand j'en aurai le temps, j'essayerai de vous poster quelques petites anecdotes de mes pérégrinations sur les routes du Dakar... et vous ferai partager les beautés des paysages traversés.

J'ai donc quitté ma cabane dans le Fundo La Vega à Huelquen et la famille de Gavardo, dimanche avec un peu de retard, à 9h... Le dimanche est un bon jour pour voyager partout dans le monde car il n'y a pas ou peu de camions, en Argentine, cela devient très vite vital ! Première halte pour acheter une assurance pour l'Argentine sur la route qui monte au Paso Los Libertadores. On oublie trop vite à quel point vivre en Europe et passer d'un pays à l'autre est d'une grande facilité. Ici, il faut penser à tout : assurance qui n'est pas valable, papiers notariés permettant de passer la frontière avec un véhicule, changement de monnaie...
Ensuite, Jeanine, c'est le petit nom de ma fidèle CAMIONETA comme on appelle ici les Pick-Up, un Hilux 2,4 essence de 1998 ! respect s'il vous plait, jamais Jeanine n'a failli durant tous les tours, les centaines de kilomètres que j'ai parcourus et les 7 Dakar en Amérique du Sud !
Elle est un peu lente en montée, d'accord, mais qui va piano va lontano ! Une fois lancée et pilotée comme une Deux Chevaux, Jeanine navigue à 115/120 km sans problème. Cela se corse quand on arrive sur une route à une voie, derrière un camion qui roule à 40 km/h car il faut relancer la machine. C'est pour cela que c'est important de partir le dimanche !

La douane est de l'autre côté de la Cordillère, un peu plus bas pour que les 3200 m culminants. J'attends un peu, presque rien, je remplis les papiers, je passe la DPI Chilienne, du côté douane argentine une dame très gentille me parle de Carlito (Ma Jeanine est toujours au nom de de Gavardo et ça aide ;-)... Le douanier ouvre la porte arrière et aperçoit les tentes, matelas, sacs et bordel... et la referme vite ! Même ma malle, il n'a pas eu envie de l'ouvrir... tant mieux car en revenant, ça ne va pas être la même : les Chiliens me démonte Jeanine à chaque fois tant ils ont peur des parasites. Ils ne sont pas sur le moule américain pour rien !

Me voilà donc en Argentine. A fond dans la descente, je n'ai que des biscuits à grignoter car verbiten de passer des fruits. A Uspalata, les magasins sont fermés. Ah oui, on est dimanche et plus au Chili où tout est ouverts... je n'ai pas envie de m'arrêter pour déjeuner, ce sera donc biscuits sans gluten orange-gigembre et rien d'autre.
Plus loin, en arrivant sur Mendoza, la canicule commence à se faire sentir. Jeanine a bien de l'air con (ça c'est une Private Joke pour Jane) mais cela m'enlève quelques malheureux chevaux, j'essaye de tenir bon... Mais impossible, il fait 41°C et humide et à l'intérieur, c'est pire.

Sur la route de Santiago à Buenos Aires, passé la Cordillère, il n'y a rien à voir. J'ai mis Villa Mercedes sur le GPS et après Mendoza, il me dit 368 km prochaine note ! C'est droit et en quatre files jusqu'à Villa Mercedes... donc il faut payer et dimanche c'est plus cher : 2,45€ ! Quoi que pour le premier péage, le gars m'a fait signe de passer... plus loin ce sera 0,56 €, plusieurs fois. Mais combien à coûté de construire les stations de péage?

A Villa Mercedes, je regarde, il est 19h30' et je me souviens que je n'ai jamais trouvé d'hôtel sympa... Et puis je suis en forme : je continue jusqu'à Laboulaye, 2h de plus ! Mais obligée de mettre l'air con car avec la nuit qui tombe arrivent les insectes. D'énormes guêpes qui se fracassent sur mon pare-brise qui se transforme en cimetière et quand je garde les petits déflecteurs ouverts, elles entrent... mortes mais bon, j'en prends plein la figure, donc je ferme !

J'ai roulé 12 heures, 1000 bornes +/-. A Laboulaye, il y a trois hôtels sur le bord de la route. Je prends le premier dans lequel je n'ai jamais dormi... et je n'y dormirai plus : 20 €, d'accord c'est pas cher mais bon, you got what you pay for ! Mais je me tape la cloche dans un pré-fabriqué transformé en resto par deux nanas sympas qui me font une superbe salade et une milanese recouverte de fromage pour 9 € ! Attention, l'Argentine est devenue excessivement chère avec une inflation galopante chaque mois et les importations bloquées. Espérons qu'avec le nouveau Président les choses changent... Le change du dollars est déjà libre, plus de change au Blue (Noir) un bon point !

Bref, je dors et je repars à 8h du matin. No rush, il ne me reste que 530 km. Sur la route, toujours droite, il n'y a rien à voir... Sauf sur les terres inondables où de nombreuses sortes oiseaux nichent. J'aimerais m'arrêter avec un livre et des jumelles mais ça, ce sera pour plus tard. Aujourd'hui, du bord de la route, je vois des canards de toutes couleurs, des canards cucharas, des Flamants Australs, des aigrettes, des hérons, des Ibis... et des Cigognes ! Merci Pachamama !

A la prochaine aventure.