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jeudi 21 novembre 2013
DAKAR 2014 : LES FAMILLES RECOMPOSÉES…
Les organisateurs du Dakar ont profité de l’annonce du parcours de la 36ème édition pour dévoiler une liste d’engagés pleine de surprises. Despres chez Yamaha, Casteu chez KTM avec Coma, Al Attiyah de retour chez X-Raid pour batailler avec « Peter »… le paysage a été bouleversé par les transferts depuis janvier dernier.
Le rendez-vous est fixé à Rosario, la ville où a été signé l’un des actes fondateurs de la nation argentine il y a deux cents ans, bien avant de voir la naissance de Che Guevara, ou encore de Lionel Messi. Le 5 janvier prochain, environ 450 véhicules y sont attendus pour prendre le départ de la 36ème édition du Dakar, programmée comme la plus longue depuis l’arrivée de la course sur le continent sud-américain. Plus de 9000 kilomètres au total, dont 5000 à parcourir en spéciale, pour rallier le port chilien de Valparaiso, une capitale historique des voyageurs, en passant par les décors saisissants du Salar d’Uyuni, en Bolivie. La poussée en termes de kilomètres se doublera aussi d’un record d’altitude, et de deux étapes marathon pour les motos et quads, dont les itinéraires ont été dissociés sur un bon tiers de la distance. En bref, le Dakar 2014 se montre plus long, plus haut, plus dur : le défi d’endurance extrême par excellence. Et dans toutes les catégories, la course a déjà débuté en coulisses avec des transferts d’intersaison aptes à bousculer les certitudes.
Despres se lance dans un pari à la Valentino Rossi
Sur deux roues, le bail de KTM s’est étalé pendant douze éditions. Mais le départ de Cyril Despres au printemps dernier ampute la firme autrichienne d’une de ses cartes maîtresse. Pour autant, l’équipe conserve de sérieuses chances de poursuivre sa domination, avec un groupe mené par Marc Coma. L’ambitieux revenant, privé de Dakar par une luxation de l’épaule en 2013, entend bien combler une partie de son retard sur son rival au palmarès en ajoutant un 4ème trophée à sa collection. Le Catalan sera notamment accompagné chez KTM de trois autres anciens membres du podium : Ruben Faria et Chaleco Lopez, respectivement 2ème et 3ème en 2013, ainsi que David Casteu, dont les deux dernières expériences au guidon d’une KTM se sont achevées dans le Top 5 (2ème en 2007, 4ème en 2009). Bien sûr, la rente de KTM sera directement menacée par Yamaha, dont les YZF 450 s’étaient déjà montré conquérantes l’année dernière. Mais en plus d’Olivier Pain et du prometteur Michael Metge, elles ont maintenant un argument massue. Le quintuple vainqueur de l’épreuve a pris en main le développement de la machine durant l’année, et se lance dans un pari à la Valentino Rossi : viser un nouveau titre en changeant de monture. L’écurie officielle Honda, qui a fait son apprentissage du Dakar en 2013, a elle aussi enchéri dans le recrutement pour viser la victoire : avec Helder Rodrigues, elle peut maintenant compter sur la voracité du champion du monde Paolo Gonçalves, et sur la rapidité redoutable de Joan Barreda. Voilà beaucoup trop de prétendants à un podium qui restera bloqué à trois places !
Mini : un panier de crabes aux pinces d’or !
Les embouteillages sont tout autant prévisibles dans les premiers rangs de la catégorie auto. L’état de la concurrence indique que les Mini ne sont pas assurés de maintenir leur emprise sur le palmarès, mais Sven Qandt s’est donné les moyens d’y parvenir, quitte à semer la zizanie au sein de son groupe. Le patron du team X-Raid, peu coutumier des consignes de course, a convaincu Nasser Al-Attiyah de faire son retour dans l’équipe, laissant ouverte la perspective d’une bataille pour le titre avec Stéphane Peterhansel, mais aussi Nani Roma ou Krzysztof Holowczyc : un vrai panier de crabes aux pinces d’or ! Particulièrement efficace lorsqu’il s’agit de tirer profit de la panique environnante, Giniel De Villiers bénéficiera en plus d’un pick-up Toyota qui arrive à maturité, après lui avoir déjà permis d’occuper les deux dernières marches du podium en 2012 et 2013. Son coéquipier Leeroy Poulter, débutant sur le Dakar, est par ailleurs annoncé comme une des valeurs montantes de la discipline. Côté 4x4, les premiers pas de Ford seront d’autant plus attendus que Lucio Alvarez (5ème en 2012) s’est vu confier le volant de leader. Et les buggys en tous genres se présenteront au départ avec la volonté de faire le spectacle… si possible devant les Mini. Carlos Sainz n’a jamais eu d’autre ambition que la victoire, et c’est cette fois-ci au volant d’un buggy SMG qu’il compte s’y attaquer. Un état d’esprit tout aussi conquérant anime Robby Gordon, qui prépare un Hummer nouvelle génération, modèle réduit mais gonflé à bloc. Les amateurs de gros paquebots américains avalant les dunes seront toutefois servis, avec le spectaculaire BJ Baldwin, récent vainqueur de la Baja 1000.
Match Russie - Pays-Bas : révolution technologique dans la catégorie camions
La troupe des quadeurs pourrait battre un nouveau record de participation, avec plus de 40 pilotes inscrits. Parmi eux, c’est un troisième titre que Marcos Patronelli tentera de s’adjuger. Ses contradicteurs sud-américains n’ont cessé de se rapprocher ces dernières années, notamment les jeunes Ignacio Casale et Lucas Bonetto. Le Polonais Rafal Sonik est lui aussi sur les rangs… à double titre puisqu’il aligne dans son équipe l’unique quadeuse, Camelia Liparoti.
En camions, le triplé réalisé par Kamaz en 2013 a particulièrement motivé les rivaux de Nikolaev et consorts pour procéder à une révolution technologique. Dès lors, les Iveco de Gerard De Rooy et Hans Stacey, vainqueurs en 2012 et en 2007, ne seront peut-être pas les plus dangereux contradicteurs de l’armada russe. Wuf Van Ginkel pilotera un camion Ginaf totalement repensé, tandis que le team Veka confie à Pieter Versluis un Man fraîchement sorti des ateliers, et qu’Ales Loprais a revu de fond en comble son Tatra, désormais baptisé « Queen 69 ». Un monde de promesses…
Etienne Lavigne, directeur du Dakar
« Le Dakar se nourrit de clins d’œil à l’histoire. Et avec ce départ de Rosario, nous avons en quelque sorte tenu à respecter une devise de Che Guevara, ‘’Soyons réalistes, exigeons l’impossible’’. Le parcours tracé cette année, c’est déjà un défi qui emmène les concurrents en Bolivie, le pays qui se trouve à la fois géographiquement et culturellement au cœur du continent. Le Dakar va battre un record d’altitude, mais j’ai aussi le sentiment que plus symboliquement, le rallye prend de la hauteur ».
David Castera, directeur sportif du Dakar
« Nous savons que l’accumulation de la fatigue est un des paramètres les plus complexes à apprivoiser sur le Dakar. Avec en moyenne 50 kilomètres supplémentaires à parcourir chaque jour par rapport à la dernière édition, on peut dire que nous avons haussé le niveau de difficulté d’un ou deux crans : cet allongement touchera tout le monde ! Pour les motos et quads, il y aura en plus deux étapes marathon, qui les obligeront à rouler encore davantage à l’économie. C’est dans l’esprit du rallye raid ».__
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