jeudi 13 septembre 2007

Maison de Pablo Neruda à Isla Nera














J'ai profité de cette journée pour prendre la poudre d'escampette et filer vers le large, à Isla Nera, au sud de Valparaiso. C'est là que Pablo Neruda avait une troisième maison, la plus belle à mon goût, remplie de proues de bateau en bois et de souvenirs de voyage... Et la vue... ouverte sur le Pacifique, océan sauvage. C'est ici que Sarah Malbec, poétesse argentine, rencontrait son ami Pablo et Matilde, sa troisième femme, enterrée à ses côtés, dans le jardin... À leur mémoire, j'ai déjeuné de machas à la parmesana, de pastel de jaiva et d'un verre de blanc, excellent. Leur présence était palpable, je les entendais rire en déclamant des vers, noyés parfois dans le fracas des vagues... C'était fort, un hymne à la vie, à l'amour. Un autre moment de bonheur.

1904-1973
Il reste que je ne suis qu'un homme, mais plusieurs vous diront quel homme j'ai été. J'ai toujours lutté pour le peuple et les droits de celui-ci de se gouverner lui-même, j'en ai frôlé la mort plus d'une fois et j'ai même dû me sauver de chez moi pour de longues années. Mais toujours j'ai écrit et aimé la vie. Mon oeuvre a fait le tour du monde et je suis devenu un symbole pour une jeunesse pleine de vie. Les élèves aimeront mon Chant général où je tente de faire sentir toute la beauté du monde. J'aime la vie et le monde. J'ai été heureux dans ma lutte incessante. Notez cher lecteur qu'un film fut fait sur mes relations avec un postier lors de mon exil en Italie, un film merveilleux de tendresse mettant en vedette Philippe Noiret : Il Postino

Neruda, Pablo (Neftali Reyes)
Immensité des pins, rumeur brisée des vagues, contre le crépuscule et ses vieilles hélices
crépuscule tombant sur tes yeux de poupée, coquillage terrestre, en toi la terre chante !
En toi chantent les fleuves et sur eux fuit mon âme comme tu le désires et vers où tu le veux.
Trace-moi le chemin sur ton arc d'espérance que je lâche en délire une volée de flèches.
Je vois autour de moi ta ceinture de brume, mes heures poursuivies traquées par ton silence, c'est en toi, en tes bras de pierre transparente que mes baisers se sont ancrés, au nid de mon désir humide.
Ah ta voix de mystère que teinte et plie l'amour au soir retentissant et qui tombe en mourant !
Ainsi à l'heure sombre ai-je vu dans les champs se plier les épis sous la bouche du vent.
La centaine d'amour (Club des amis du livre progressiste, 1965 - Gallimard, 1995) : cent « sonnets de bois » écrits par le poète à son grand amour, sa dernière femme Matilde Urrutia.

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