Sardegna Rally Race/Arrivée
Quel beau podium ! Sur la Place de la Méditerranée à San Téodoro, trois pilotes sont juchés sur les trois marches du podium. Sur la troisième, Gérard Farres, sur la deuxième, Marc Coma et tout là-haut se détache dans un ciel bleu azur, le visage tout en rondeur du vainqueur, celui de Alessandro Botturi. Trois marques différentes enjolivent ce protocole : Gas-Gas, KTM et le grand vainqueur au terme des 5 jours d’une intense bataille : Husqvarna.
Une 5ème étape marquée par l’abandon au km 66 de la spéciale 1 de Helder Rodrigues (Honda), puis par la chute de Joan Barreda (Honda) à 30 km de la fin de la dernière spéciale. Il achevait toutefois le rallye en serrant les dents pour rallier le point ‘stop’. Il termine7ème au général final.
Un podium qui restera dans les annales car, voir Alessandro Botturi faire un pied de nez à Marc Coma, est peu courant. L’italien de l’équipe CH Racing Husqvarna a marqué les esprits au cours de cette manche mondiale, en prenant le commandement au soir de la troisième étape (celle du marathon) pour ne plus le quitter. Sa course démontre que son expérience de l’enduro porte ses fruits, la navigation point d’orgue de ce rallye, fut une de ses forces alors que la concurrence eut tendance à s’éparpiller…
L’analyse du vainqueur de cette 6ème édition, se veut humble et cohérente : « Je suis parti tranquillement au cours des deux premières étapes en restant au contact des premiers. Je n’ai réellement géré que le dernier jour, j’aurais pu me le permettre la veille mais deux raisons m’en ont empêché : j’aurais perdu de ma concentration et, j’ai continué à m’amuser à naviguer comme j’avais commencé ! » a déclaré l’ex-rugbyman.
Battu mais pas vaincu, Marc Coma deuxième se retrouve leader au Championnat du Monde des rallyes tout-terrain au détriment de Joan Barreda arrivé en Sardaigne avec cette casaque. Le Catalan souriant et détendu, n’a cherché aucune excuse pour expliquer sa place de dauphin. « Je ne suis pas parvenu à trouver le meilleur feeling avec la navigation. Le road-book ne supporte aucune critique, j’ai commis beaucoup d’erreurs. J’ai compris aussi, au soir de l’étape 3 à San Léonardo que, Botturi serait intouchable, totalement dans son élément. J’ai conservé ma deuxième place non pas dans l’optique du Championnat du Monde même si, j’en deviens le leader mais, la discipline présente un nouveau visage avec la présence de Honda ! Depuis trois éditions, le rallye de Sardaigne est vraiment beau ! Il est dur, tout le monde en convient, la navigation est compliquée et demande la perfection. Le rallye de Sardaigne est la seule manche du calendrier du Championnat du Monde ‘exotique’ ! » a schématisé Coma, quadruple vainqueur du Dakar et trois victoires au Sardaigne dont celle de 2013.
Sur la troisième marche du podium, le discret Gérard Farrès affiche un grand sourire perdu depuis quelques années. L’Espagnol vainqueur de la spéciale 2 de la première journée, a pris conscience ce jour-là qu’il était en mesure de rejouer dans la courses des grands. « Je suis resté prudent car, il y a deux ans, j’ai commencé de la sorte… J’ai déchanté ensuite ! En réussissant à construire une équipe, avec des projets spécifiques, j’ai la sensation que le travail que nous effectuons va dans le bon sens. Je me sens bien, et cette troisième place acquise, je la souhaitais de toutes mes forces. Elle me fait sortir du tunnel que je traversais depuis plusieurs mois. Elle montre aussi ce dont je suis capable ! » insiste Gérard que l’on avait prématurément rangé dans le ‘club’ des outsiders. Pour se préparer dans des conditions optimales pour le Dakar 2015, Farrès a programmé trois autres rallyes : TransAnatolia (Turquie), le NPO du Maroc et le Merzouga Rally.
Paulo Gonçalves (Honda) reste planté au pied du podium final, sans frustration. Vainqueur de l’étape 2 et leader le soir même, le Portugais a vu ses chances de victoire basculer en raison d’un problème de frein rencontré dans l’étape marathon (spéciale 2 de l’étape 3 et spéciale 1 de l’étape 4). « Elle m’a été fatale. Terminer 4ème, n’est pas valorisant mais, le travail effectué par l’équipe est très satisfaisant et j’ai un bon ressenti au guidon de mon Honda… »
Cinquième, l’Italien Andréa Mancini sur Beta s’est rappelé aux bons souvenirs de tous lui qui, sur les deux premières éditions du Sardaigne Rally avait été un animateur émérite.
Premier français à se mettre en évidence dans cette manche : Olivier Pain. Le pilote Yamaha termine à la 6ème place du général et se dit particulièrement satisfait du comportement de sa moto et de sa victoire sur l’étape 4 (spéciale 1).
Compose le top 10 : le malchanceux Joan Barreda (Honda), Ruben Faria (KTM), Armand Monléon Hernadez (KTM) le promu du Team Marc Coma Junior, Catalan comme son chef de file et âgé de 27 ans. Dixième, Joan Pedrero (Sherco) conclut le rallye par une victoire (spéciale 1 de l’étape 5) en souffrant des mains après son télescopage avec Mickaël Metge dans l’étape 2. « Suite à cet accident, je n’étais plus le même et mes mains m’ont énormément fait souffrir. Aujourd’hui, j’ai repris confiance, attaqué et, cela à payer. Je termine ainsi, sur une note positive, j’en avais besoin ! » conclut Joan que l’on retrouvera sur le NPO du Maroc avant le Dakar 2015 qu’il effectuera avec Alain Duclos.
Vainqueurs d’étape
Etape 1 : ES1 – Marc Coma ; ES2 – Gerard Farrès ; Leader Etape 1 : Marc Coma
Etape 2 : Paulo Gonçalves – Leader étape 2 : Paulo Gonçalves
Etape 3 : ES1 - Joan Barreda ; ES2 : Alessandro Botturi ; Leader étape 3 : Alessandro Botturi
Etape 4 : ES1 – Olivier Pain ; ES2 – Alessandro Botturi ; Leader étape 4 : Alessandro Botturi
Etape 5 : ES1 - Joan Pedrero ; ES2 : Paulo Gonçalves – Victoire de Alessandro Botturi
Classement général final
Alessandro Botturi (Husqvarna), 15h11’05
Marc Coma (KTM), à 7’44’’
Gerard Farrès (Gas Gas), à 12’21’’
Paulo Gonçalves (Honda), à 22’50’’
Andrea Mancini (Beta), à 25’54’’
Olivier Pain (Yamaha), à 27’49’’
Joan Barreda (Honda), à 35’11’’
Ruben Faria (KTM), à 35’35’’
Armand Monleon Hernadez (KTM), à 40’05’’
Joan Pedrero (Sherco), à 41’15…
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