mercredi 30 septembre 2009

RALLYE DAKAR : LE POINT AVEC AVEC ASO










INTERVIEW DE FRED LEQUIEN SUR http://www.autonewsinfo.com/ puis Rubrique News et ensuite Dakar.

A trois mois du départ de la prochaine édition du Dakar, nous avons estimé intéressant eu égard aux multiples rumeurs qui circulent autour de son organisateur, ASO (Amaury Sport Organisation) de faire le point.
Fred Lequien , directeur adjoint de l’épreuve chez ASO nous a accordé un entretien et a accepté de répondre aux innombrables questions que tout le monde se pose.

Nous savons qu’en 2009, vous avez organisé le Dakar en Argentine et au Chili pour des raisons de sécurité. Pourtant, l’Afrique manque aux concurrents, quelles sont les raisons qui vous ont poussé à choisir de rester en Amérique du Sud pour le Dakar 2010 ?

FL : "Mais on doit composer avec la géopolitique l’inverse serait irresponsable !
Bien entendu, l’Afrique c’est nos racines, notre histoire, mais ce n’est pas parce que l’Afrique « nous manque » que nous devons faire courir des risques aux concurrents !
Et malheureusement l’actualité récente que vous connaissez, ne nous permet pas d’envisager un retour du Dakar en Afrique de l’Ouest.
On organise la plus grande course du monde, pas une ballade entre copains dans le désert ! au niveau qui est le notre, vous vous devez de prendre vos responsabilités, c’est ce que les participants attendent de nous.
Sincèrement je ne connais pas beaucoup d’organisateurs qui aurait réagi comme nous avons réagi après l’annulation de 2008, avant tout je tiens à rappeler que nous avons remboursé intégralement et très rapidement l’ensemble des concurrents, puis en quelques semaines , nous avons annoncé que le Dakar aurait lieu Argentine et au Chili !

Je vais même plus loin, nous avons également livré deux Dakar Sèries ( Europe Centrale et Portugal ) avant le Dakar 2009, et c’est aussi grâce à ces initiatives, grâce à ce dynamisme que nous avons permis à des centaines de participants de tenir le coup !

Rester en Amérique du Sud en 2010 s’est très vite imposé comme la meilleure solution, avant tout, parce que le potentiel offert par l’Argentine et le Chili est immense, il y a encore tellement de choses à découvrir !
Les concurrents, les partenaires et les médias étaient unanimes, on ne pouvait pas rester indifférent devant l’accueil que nous avons reçu en janvier 2009 !"

Pourquoi continuer à appeler cette course le Dakar alors que la destination n’a plus rien à voir ?

FL :"Mais parce que le Dakar reste le Dakar, avec toujours les mêmes valeurs d’aventure, de découverte, de dépassement de soi, d’immensité, de rencontres, de solidarité avec les populations des pays traversés.
Et puis ce n’est pas la première fois que le Dakar n’arrive pas à Dakar ! rappelez vous en 2003 avec l’Egypte !
Il y a plus de vingt ans , Thierry Sabine avait déjà imaginé déplacé l’épreuve sur un autre continent, avec l’idée de faire rêver les concurrents, de leur permettre de pratiquer leur passion dans d’autres endroits mais toujours aussi magiques.
Le Dakar est inimitable, le Dakar est unique, où qu’il soit !"


Vous avez connu des problèmes de terrain lors de la première édition en Amérique du Sud et de nombreuses spéciales ont été annulées ou raccourcies. Comment pensez-vous résoudre ce problème pour 2010 ?

FL :"Le problème est résolu. Le Dakar 2010 passera beaucoup de temps dans le désert d’Atacama, un endroit magique, immense, idéal pour la pratique du tout terrain et parfaitement adapté aux trois catégories, auto, moto et camion.
Le tracé 2010 promet beaucoup, sable, immensité, navigation, un Dakar grand format ! les concurrents vont en prendre plein la vue."

•Quels furent les côtés positifs de ce Dakar en Argentine et au Chili ?

FL : "Des paysages à couper le souffle, un accueil inoubliable, des spectateurs venu en très grand nombre ( 4 MILLIONS !!! ) et qui ont accueilli les concurrents comme des héros, un succès médiatique incontestable, et bien sur, une super course avec de nombreux rebondissements."

L’impact du Dakar sur les télévisions et la presse européennes a-t-il été le même que par le passé ?

FL: "Nous avons battu des records de diffusion avec plus de1000 heures de télévisions dans le monde entier ! la couverture presse et internet est aussi en hausse, avec de nombreux supports qui se sont de nouveau intéressés au Dakar.
Sur les aspects médias, soyons clairs, nous avons battu tous nos records."


•Déplacer toute la caravane du Dakar en Amérique du Sud doit coûter beaucoup plus cher que d’aller en Afrique par la route. Quelle est la répercussion du coût sur les concurrents ?

FL : " Effectivement, cela nous coûte beaucoup plus cher ; Et la volonté d’ASO a toujours été de ne pas répercuter les coûts sur les concurrents, nous avons tout absorbé ! et les tarifs d’engagements sont restés identiques à ceux de 2007 !
Contrairement aux idées reçues, le Dakar en Amérique du Sud, coûte moins cher aux concurrents."

•Nous sommes en pleine crise, quelles en sont les répercussions sur l’engagement des concurrents ? Vous avez repoussé la fin des engagements de trois mois, combien de concurrents inscrits avez-vous aujourd’hui ?

FL :"Nous sommes parfaitement conscients que les concurrents traversent une période difficile, la crise n’arrange rien, constituer un budget prend plus de temps, c’est de plus en plus compliqué.
On s’est donc adaptés à la situation des concurrents, c’est le minimum que l’on puisse faire.
Les chiffres d’engagés sont satisfaisants, voir même très satisfaisant, en moto, auto et camion la tendance est excellente, et croyez moi je vous parle de nombre à trois chiffres."

•Bon nombre de pilotes moto ont revendiqué une limitation de cylindrée à 450cc d’une part pour des raisons de sécurité car les grosses KTM 690 pèsent 200 kg et roulent à 190 km/h mais surtout pour créer un intérêt auprès des constructeurs dont 13 ont une moto 450cc qui pourrait être préparée pour courir les rallyes. La FIM y pense très sérieusement, mais vous, vous avez immédiatement plongé et annoncé la limitation de puissance à 450cc pour les pilotes de renom dès 2010. Quelles sont les répercussions de votre décision, contestée par KTM ? Avez-vous de nouveaux constructeurs qui s’impliquent ? Quel sera votre plateau de top pilotes en 450cc, y aura-t-il une course disputée ?

FL : "C’est une excellente question et vous avez parfaitement compris le pourquoi de notre décision.
Vous savez, nous aurions pu nous installer dans un certain confort et ne toucher à rien, effectivement c’était une possibilité…l’autre consistait à imaginer un vrai futur pour la course moto, avec plus de constructeurs, plus de candidats à la victoire.
Les meilleurs pilotes seront sur le Dakar 2010, et on aura une course disputée et passionnante ! Vous verrez vous serez surpris !
Permettez moi aussi de vous dire que notre intention n’a jamais été d’isoler KTM, nous avons un immense respect pour eux, ils ont écrit une page de l’histoire du Dakar et nous ne l’oublierons jamais, d’ailleurs l’histoire KTM est loin d’être terminée, leur présence sur le Dakar 2010 avec leur team client en est la meilleure preuve."

•Ces derniers jours, vos détracteurs ont annoncé que le groupe Amaury voulait se recentrer sur la presse et que ASO, l’organisation du Dakar, avait des soucis d’argent ?
On parle également d’une possible annulation du Dakar 2010 ce qui panique un peu certains concurrents et sponsors. Qu’en est-il ?

FL : "Que les gens qui ont écrit cela apportent les documents prouvant que nous sommes en difficulté ! c’est vraiment n’importe quoi !
Depuis l’annulation de 2008, nous avons organisé le Dakar en Amérique du Sud et 3 Dakar Series ( Europe centrale, Portugal et le Silk Way Rally ), vous trouvez vraiment qu’on à l’air en crise ?
C’est ridicule et complètement absurde, ASO et le Dakar vont très bien, merci. Nous n’avons ni problèmes financiers, ni problèmes d’organisation.
Vous voulez un chiffre ? depuis avril 2008, nous avons enregistré la participation de 900 concurrents en course sur le Dakar 2009 et les Dakar Series !"

•Vous êtes victimes d’une cabale contre ASO tout comme l’a été dernièrement le Rallye des Pharaons qui n’a pas votre ampleur mais est un très bon rallye de Championnat du Monde FIM et qui, devrait entrer à nouveau dans la Coupe du Monde FIA en 2010. D’où cela provient-il ? Qui a intérêt à détruire ces deux Rallyes qui, aux dires des concurrents, sont les deux courses les mieux organisées ?

FL :"Toute cette énergie qui est employée à déstabiliser le Dakar et ASO est pathétique. Notre préoccupation à nous c’est de livrer un grand Dakar 2010 le 1er janvier à Buenos Aires ; nous on travaille !
Le Dakar est en pleine forme, n’en déplaisent à certains."

•Vous venez de terminer la SILK WAY RALLY qui, toujours aux dires des concurrents, fut une très belle course, bien tracée et très bien organisée. Avez-vous toujours en projet d’organiser les ‘Dakar Series’ ?

FL :"De l’avis de tous les participants c’était une super épreuve, on a tous pris un plaisir fou, un tracé magnifique, un accueil incroyable, la présence de nombreux médias et en prime la visite de trois Présidents ( Russie, Kazakhstan, Turkménistan ) à l’arrivée ! une première dans l’histoire du sport auto !
On travaille sur la saison 2010, nous avons la volonté de continuer à organiser des épreuves avec ce haut niveau d’organisation et de standing."

•Revenons aussi sur un sujet triste, la disparition de Pascal Terry et le fait qu’il ait été laissé trois jours sur la piste. Où en est l’enquête et le procès que la famille a intenté contre vous ?

FL :"Une instruction judiciaire est en cours, je ne peux pas m’exprimer sur ce sujet"

•Malgré tous ces problèmes, la crise, le danger, la douleur, la fatigue, le coût… le Dakar reste La Course en Rallye Tout Terrain à laquelle les concurrents veulent participer. Quelle est votre recette ? Quelles sont les répercussions en terme d’image pour un sponsor qui s’engage avec un concurrent ?

FL : "Le Dakar est un monument des sports mécaniques, il fait partie du patrimoine du sport français, il est connu dans le monde entier, à l’image des 24H00 du mans, d’Indianapolis, ou du GP de Monaco…. toutes ces épreuves ont un point commun : elles sont inimitables et uniques, elles sont inscrites dans la légende du sport !
Le Dakar c’est 50 nationalités au départ, 200 chaînes de télévision, c’est un événement ultra médiatisé aussi bien au niveau international, national que régional, quelle que soit l’ambition ou le niveau du concurrent, il sera suivi et il pourra apporter une contrepartie à ses partenaires."

Fred Lequien a répondu à la totalité de nos questions sans langue de bois. Et cela a au moins le mérite d'être clair et de clarifier la situation du futur Dakar

Interview réalisé par Gilles Gaignault
Photos : ASO

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